• Théatre

    Une fois n'est pas coutume , allons voir de la danse. Mais pas n'importe quel spectacle. Le dernier de Philippe Decouflé. Cela vaut vraiment le détour.

    Le spectacle passe à Caen semaine prochaine : avis aux amateurs!

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    la critique de Thomas Flamerion sur le site Evene

    Pour ses retrouvailles avec la scène française, Philippe Decouflé enfile le sombrero et fait danser les ombres. Tout débute par la rencontre amusée entre danseurs immaculés et doubles obscurs, pour finir en un magistral ballet transcendantal, aux frontières du réel, bien au-delà de notre perception galvaudée des limites du corps. Les ombres se déplacent, elles s’éclipsent puis résonnent à l’écho. Elles s’enlacent et puis s’échappent. Et si l’homme et la femme n’étaient que l’ombre de l’un, le reflet de l’autre ?
    Les danses se multiplient au rythme diluvien des effets stroboscopiques, des figures kaléidoscopiques et des projections in vivo. La partition file sur la gamme des genres, des mélodies classiques aux rythmes techno, sans heurt et sans fausse note. Les tableaux se succèdent à outrance, de tombés d’écrans en glissements de terrain.
    Le chorégraphe français à l’art de discourir en amusant. Sa pièce chorégraphique pour cinq danseurs et deux chanteurs est un divertissement des plus réflexifs, où la tendresse se dispute l’humour pour une heure trente de rupture totale. Il rend hommage au cinéma muet, à l’expressionnisme allemand, à Fritz Lang, à Ennio Morricone et Sergio Leone. Le résultat est poétique autant que ludique. Et quand Christophe Salengro, en slip de bain lamé or, exécute un ballet en ski nautique factice, la cérémonieuse Chaillot se tord d’hilarité.
    "Il y a les ombres premiers ou décimaux. Il y a les ombres chinoises, les ombres sombres, les ombres lumineuses. Les ombres portées, les ombres îles du monde. Les ombres d’un doute...". C’est tout ce monde d’ombres qui s’agite sur la scène parisienne, qui virevolte au gré de la lumière et compose cette oeuvre atypique et luxuriante. Moins par ses qualités techniques que par sa mise en scène inventive et sans cesse réinterprétée, ‘Sombrero’, pièce multiple et multipliante, est tout bonnement jouissive

    « ColinDéménagement »

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